Le management intermédiaire — à distance

Plusieurs billets ont déjà été publiés sur le sujet du travail à distance dans le monde des bibliothèques pendant cette crise sanitaire. A mon tour de partager cette expérience dans laquelle, j’imagine, un nombre important d’entre vous se reconnaîtront. J’ai apprécié l’article de Nathalie Clot et sa partition sens/processus/contenus. Il est mesuré et il contrebalance certains posts qui enfilent les perles du succès sur LinkedIn sans prendre trop de recul.

Dans mon cas, j’ai repris le travail deux jours avant le confinement, suite à un congé parental. Je me suis donc retrouvé à reprendre des dossiers, à me remettre à flot (tant que faire se peut en l’espace de deux jours)… et à rentrer chez moi.

On peut parler d’un prolongement du congé parental sur le plan personnel, car je suis en garde d’enfant à mi-temps et je ne suis donc pleinement disponible pour travailler que deux jours par semaine. Le reste du temps, je suis ce qu’il se passe et j’interviens quand je peux ou bien s’il y a une urgence.

Du travail dans l’urgence

Nous avons la chance d’utiliser Teams, l’équivalent de Slack chez Microsoft, depuis un moment. Son usage est efficace là où je travaille, et cela a facilité la mise en place d’un suivi rapide.

Réunion en visioconférence

En revanche, nous n’avions pas d’expérience du télétravail. C’est quelque chose que je regrette particulièrement aujourd’hui, car cela aurait pu nous fournir un socle de discussion sur nos pratiques improvisées.

Nous sommes arrivés à quelque chose qui tient à peu près à l’issue d’une semaine de mise en place du travail à distance (que l’on préfèrera au terme de télétravail qui fait référence à une pratique formalisée, alors que nous sommes tou-te-s dans ce qu’il y a de moins formalisable au sein de nos pratiques professionnelles : horaires, matériel, santé, … rien de tout ça ne bénéficie de règle prévues en amont. On part tou-te-s de rien, sans même pouvoir appliquer les directives prévues par la collectivité dans le cas du télétravail). Les collègues ont tou-te-s rempli une fiche de tâches possibles à distance. Un tableau de suivi collectif hebdomadaire a été mis en place.

Contenus

Au-delà des tâches individuelles ou collectives proposées par les collègues, deux aspects de notre travail de bibliothécaire se détachent rapidement dans le cadre de nos discussions : l’autoformation et la veille d’une part, et la communication externe d’autre part. C’est en tout cas ce que j’en retiens en tant que membre de l’équipe de direction.

Concernant l’autoformation et la veille, les membres de l’équipe Numérique travaillent à la valorisation des ressources trouvées (des MOOCs par exemple) et à leur partage.

Concernant la communication, les membres de l’équipe Communication se retrouvent en première ligne et doivent rapidement développer notre rythme de publication à travers nos différents canaux (réseaux sociaux, emailings et site Internet) afin de permettre à tou-te-s les collègues de participer d’une façon ou d’une autre, et de faire gagner en puissance ces outils de communication.

(Je suis actuellement Coordinateur de la communication, responsable de l’équipe Adultes et Coordinateur par intérim du numérique. Je parle donc de ce qui me concerne d’abord, mais j’aurais aussi pu parler d’un projet de recotation et de travail sur les budgets qui occupent aussi les collègues.)

Processus

Je dirais qu’il y a trois types de collègues durant ce confinement (si des collègues passent par là, je me suis inspiré de vous mais personne n’entre dans une seule de ces cases caricaturales 😉 ) :

La personne surinvestie qui veut tout faire, tout de suite, tout le temps. Elle répond aux messages le dimanche à midi ou le jeudi à 2h30 du matin, alors qu’elle n’agissait pas comme ça auparavant. Comme la machine-bibliothèque a du mal à prendre ses marques (on reste une administration), elle ressent de la frustration de voir tout ce travail stagner par moments alors que tout est prêt. Le pire pour elle ? Devoir attendre la validation d’un-e chef-fe pour un truc qui pourrait tout à fait fonctionner sans cela.

La personne culpabilisée car elle voit la masse de choses qui se fait au travail par les collègues mais elle se retrouve à devoir faire la classe à la maison. Cette personne aurait envie de s’investir davantage, mais c’est impossible : ses trois enfants ont tous trois des devoirs sans fin, demandent qu’on s’en occupe, … Le pire pour elle ? Voir des choses qu’elle aurait fait autrement et mieux se faire sans elle, sans que son ou sa responsable ne prenne le temps de mettre le holà.

La personne en souffrance car cette période touche tout le monde, mais certaines personnes plus que d’autres. Elle se montre déprimée ou peu disponible, stressée par les demandes contradictoires (l’impression de devoir passer sa journée devant l’ordinateur… mais aussi devoir préserver sa vue devant ce vieil écran et son dos sur cette mauvaise chaise). Le pire pour elle ? En plus d’être soumise à de l’anxiété en cette période difficile, elle ne comprend pas que la collectivité lui demande de s’investir autant alors que si l’on est honnête, dans de nombreux cas, il n’y a peut-être pas 35h à s’occuper pour un-e bibliothécaire à distance.

Et pour toutes ces personnes, chacun-e cherche tant bien que mal à trouver une forme d’équilibre, un rythme de travail qui corresponde.

Sens

En tant que manager, j’ai essayé de détendre la situation en rappelant qu’il n’y avait pas de pression, comme s’il suffisait de le dire pour que l’injonction s’auto-réalise. J’ai passé une partie importante de mon temps à tenter de déculpabiliser les personnes susceptibles de l’être, avec plus ou moins de succès.

Autre réunion en visioconférence

Je suis aussi Assistant de prévention et de sécurité, ce qui, en travaillant deux jours par semaine et en sus des autres activités, est une gageure. Mon travail en ce domaine se limite actuellement à rappeler qu’il ne faut pas rester longtemps assis, ni longtemps devant un ordinateur. Et à essayer au mieux que les collègues sachent où trouver des informations pour rester en bonne santé. Comment rendre légitime son travail quand on n’a pas l’impression de pouvoir le faire correctement, ce qui est le cas de tou-te-s ?

Au final, j’ai l’impression pendant cette période d’être utilisé sur les tâches essentielles d’un manager : conserver le lien, coordonner le travail et suivre les tâches des collègues, et tout ceci passe essentiellement par de la visioconférence, des appels téléphoniques et des messages rédigés. Ça peut être frustrant, alors qu’en même temps mes compétences en communication par exemple ne sont pas utilisées. C’est quelque chose que l’on accepte facilement en situation de crise sanitaire, mais qui interroge nos pratiques. On se retient de tirer des conclusions à la hâte et de se lancer trop vite dans l’après, mais je crains d’avoir peu de temps pour tirer des enseignements à l’heure d’une reprise qui se fera peut-être dans l’urgence.

Ils et elles testent le travail en plein air

Le développement du télétravail en France est désormais une réalité (je peux prendre l’exemple de ma collectivité, Grand Paris Sud Est Avenir qui, après une phase d’expérimentation, a pérennisé cette nouvelle façon de travailler). Il y a aussi un entre deux qui est de ne pas travailler chez soi, mais pas non plus à son bureau : en plein air. C’est une idée qui m’est chère, ainsi qu’à Magalie Le Gall avec qui nous avons pu en faire la promotion en formation. Alors quand j’ai lu cet article dans la presse professionnelle suédoise, j’ai pensé à le traduire. Cet article d’Ann Persson du 28 novembre 2018 a été publié dans Biblioteksbladet. Merci Ann de m’avoir autorisé à traduire son article !

C’est ainsi que nous l’avons fait. Il n’y a pas que les enfants qui se portent mieux en allant dehors et en bougeant. Avec le projet de recherche “Sortez !”, les adultes peuvent laisser leur bureau et travailler dehors. La bibliothèque municipale de Malmö est une des 55 administrations à le tester.

Es-tu plus productif-ve en restant assis-e devant ton ordinateur ? Mouais, la ville de Malmö encourage les employé-e-s de bureau à essayer d’effectuer leurs tâches professionnelles en plein air. Lire un long rapport sur un banc dans un parc. Préparer quelque chose de neuf lors d’une balade en vélo. Avoir un rendez-vous pendant une promenade.

Les bibliothécaires Nanna Ekman et Mimmi Widner ont laissé leurs bureaux de la bibliothèque municipale de Malmö, se sont chacune acheté un café dans un gobelet cartonné et sont sorties dans le parc pour une réunion. Le vent d’automne s’est levé dans le coin, les feuilles et les gravillons dansent, et les feuilles des carnets volètent. A l’ordre du jour, Nanna doit informer Mimmi des projets numériques en cours, comme “la bibli forme”.

Pourquoi avez-vous choisi de faire une promenade dans le parc ?

– On parle souvent mieux en se promenant. ça émule la créativité. Une promenade peut aussi rendre une discussion difficile plus simple. Prends par exemple une discussion avec un-e ado. De nombreux-ses chef-fes et coaches choisissent spontanément de partir en promenade durant un entretien, dit Nanna Ekman.

– Quand je suis en mouvement, je suis plus concentrée durant la conversation. Lorsque je suis assise, je regarde les autres et je me concentre plus sur les personnes. Pendant une promenade, on est au même niveau. ça sort de la tête le rapport hiérarchique, dit Mimmi Widner.

Donnez un exemple d’une réunion en plein air vraiment réussie, qui ne se serait peut-être pas passée aussi bien dans une salle de réunion réservée.

– Nous étions six personnes qui avions reçu une demande un peu compliquée, comme on dit, d’un-e chef-fe. Nous sommes alors allés dans un endroit sympa dans le parc, explique Mimmi Widner en montrant une terrasse qui fait face au canal dans le parc.

– Tout le monde a pu dire ce qu’il ou elle pensait pendant que les autres écoutaient. Une personne prenait des notes, ajoute Nanna Ekman.

Donnez un exemple qui n’a pas fonctionné.

– Une fois, une classe de maternelles est venue juste au moment où je venais de me poser ici dans le parc. J’ai donc dû partir à la recherche d’un autre endroit. Nous avons commencé à sortir en mai, il nous faut donc désormais trouver des façons de sortir durant l’automne et l’hiver, dit Nanna Ekman.

Qu’est-ce qu’on ne peut pas faire en plein air ?

– Ça peut être assez difficile d’avoir une réunion formelle avec un objectif précis, explique Mimmi Widner.

– Lire sur écran peut être difficile quand le soleil brille. Le travail peut être limité s’il n’y a pas accès au wifi, poursuit Nanna Ekman.

Qu’est-ce que vous gagnez, en plus de la créativité, quand vous sortez ?

– La lumière et le vert. Et la concentration, dit Mimmi Widner.

– Et puis pouvoir bouger. Ça fait du bien si j’ai mal dormi et mal au cou, dit Nanna Ekman.

Parvenez-vous à laisser votre bureau sans avoir mauvaise conscience car votre chef-fe ou les collègues vont se demander où vous êtes ou si vous faites vraiment votre travail ?

– Nous sommes dans un open space ou beaucoup quittent leur bureau pour travailler dans d’autres endroits de la bibliothèque, par exemple la banque de prêt, dit Mimmi Widner.

– C’est clair qu’il peut m’arriver de me sentir un peu coupable, mais dans ce cas j’ouvre l’application et je décris ce que j’ai fait, poursuit Nanna Ekman.

Les participant-es au projet de recherche rapportent dans une application ce qu’ils et elles font hors de leurs bureaux. S’agissait-il d’une discussion informelle, d’une réunion, d’une conversation téléphonique ? Etait-ce pour lire, préparer et réfléchir ? Les participant-es décrivent également comment ça s’est passé et comment ils et elles se sont senties : est-ce qu’ils et elles ont eu mauvaise conscience en sortant du bureau par exemple ?

La privatisation des bibliothèques, bientôt une réalité en Suède

La revue de l’association des bibliothèques suédoises Bibliotheksblad a publié un dossier « Bibliothèque à vendre » dont je vous propose un résumé personnel.

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Capture de l’émission Maison à vendre

La revue Biblioteksblad a enquêté sur la mise sous gestion privée de bibliothèques, prévue actuellement dans plusieurs communes. C’est la commune de Nacka, en banlieue de Stockholm, qui a fait parler d’elle ces dernières semaines en raison de l’entreprise choisie pour cette gestion (voir plus loin). Mais force est de constater que la pratique est amenée à être étendue dans d’autres communes du territoire suédois.

Le motif est-il économique ?

Les différents acteurs interrogés par Biblioteksbladet se montrent peu diserts, mais l’élu à la culture de Täby, Robert Stopp, affirme qu’il ne s’agit pas d’un objectif économique mais d’un objectif de diversité, afin d’avoir des relations plus diverses avec les différents acteurs de la commune. Selon lui, la gestion privée ne coûtera pas moins d’argent. Ce n’est pas le but.

Des précédents plus ou moins concluants

Il existe en fait deux précédents. Hällefors, d’abord, une ville qui a laissé en gestion privée les activités de sa bibliothèque depuis le début des années 90. Dans cette petite commune du centre de la Suède, c’est le libraire local qui gère en plus de l’office de tourisme la bibliothèque. En fait, des communes rurales ont déjà confié depuis longtemps la gestion de leurs bibliothèques à des acteurs privés : des bénévoles. Organisé.e.s en associations à but non lucratif, ils illustrent de fait que c’est possible.

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Åre, station de ski la plus importante de Suède

Le deuxième précédent est à Åre en 1991. Après une année de délégation de service public, l’entreprise fit faillite. Le personnel de la bibliothèque proposa alors de reprendre la gestion, pour un budget un peu plus élevé. La commune préféra récupérer la gestion des activités de la bibliothèque.

Et les bibliothécaires dans tout ça ?

Dans les bibliothèques qui ne sont pas gérées par des bénévoles, la gestion privée pose également la question des personnels. Pour ce qui est du ménage et de l’informatique, par exemple, il s’agit déjà d’acteurs privés dans la plupart des bibliothèques. Restent donc les activités bibliothéconomiques à proprement parler : pour celles-ci, les agent.e.s des bibliothèques en Suède ne sont pas fonctionnaires (il n’y a plus de fonction publique en Suède). A Nacka, il s’agit donc d’un transfert de gestion RH classique avec reprise des salarié.e.s pour ceux et celles qui le souhaitent : les autres pourront obtenir d’autres postes au sein de la commune.

Qui veut gérer des bibliothèques ? L’exemple d’une entreprise qui connaît bien les bibliothèques

En Scandinavie, l’éditeur de SI Axiell assure une position dominante : 90% des bibliothèques publiques nordiques utilisent en effet un ou plusieurs de ses produits. Pour avoir utilisé leur SIGB Book-IT, leur CMS/OPAC Arena et leur système d’ouverture de la bibliothèque grâce à la carte d’usager, je reconnais que ces produits sont très satisfaisants. Cette position dominante de la société s’étend, et elle a racheté de nombreuses sociétés, comme Mobydoc en France en 2016.

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Logo de l’entreprise Axiell

Aujourd’hui, Axiell semble développer d’autres intérêts : elle vient d’obtenir de la commune suédoise de Nacka la gestion de 3 bibliothèques sur 6 à partir du 1er janvier 2019.

Mais pourquoi Axiell souhaite-t-elle gérer des bibliothèques ? D’après le directeur général, Joel Sommerfeldt, interviewé par la Biblioteksblad, il existe aujourd’hui un risque pour les bibliothèques de ne plus être vues comme nécessaires. Or, sans bibliothèque, point d’Axiell. Il s’agirait donc d’assurer et de montrer l’intérêt des bibliothèques aujourd’hui pour assurer leur subsistance. D’après leur réponse à l’appel d’offre de la commune de Nacka, que la Biblioteksblad a consulté, Axiell souhaite « lier le physique et le numérique, développer les ambitions numériques de la bibliothèque et en même temps amener les acteurs locaux dans les bibliothèques. » Un objectif partagé par bon nombre de bibliothécaires…

La communication interne en bibliothèque : expérimentation de Teams, le Slack-like de Microsoft

En tant que coordinateur de la com’ dans la bibliothèque où je travaille, j’ai aussi pour mission d’améliorer et de développer la communication interne. Ceux qui me suivent sur Twitter ou Instagram savent que je m’interroge parfois sur les outils pré-mâchés du management que l’on offre à picorer au manager d’aujourd’hui sous la forme de « Boîtes à outils » aux éditions Eyrolles notamment.

Ces outils peuvent servir au quotidien les fonctions d’encadrement si, à mon humble avis, on les appréhende avec recul et qu’on approfondit : parler d’analyse transactionnelle parce qu’on a lu deux pages sur le sujet ne suffit pas – c’est particulièrement valable concernant l’analyse transactionnelle dont l’application dans la gestion de personnels est très critiquée.

Toujours est-il que cette expérience du management au quotidien me permet d’appréhender la question de la communication interne sous l’angle managérial. La question que je me pose par rapport à nos activités est : quel intérêt a tel outil ou telle méthode pour les personnes travaillant dans ce lieu ? Améliore-t-il l’efficacité de nos activités et développe-t-il le bien-être au travail ?

Un exemple des ces questionnements concerne les emails. J’ai fait le constat en arrivant dans ma bibliothèque il y a six mois d’un nombre très important d’échanges d’emails. Les mails avec les partenaires externes, avec la tutelle et les autres médiathèques du réseau, les informations RH (« Thomas est absent aujourd’hui »), les compte-rendus de réunion… je ne vous fais pas de dessin.

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Gérer ses emails au quotidien [allégorie], John William Waterhouse, via Wikimedia Commons

A ce constat s’est ajouté le sentiment de plusieurs personnes d’un temps de réunion très important. Justifié ou non, à partir du moment ou l’impression est présente, il m’a semblé qu’il fallait y répondre d’une façon ou d’une autre.

La solution que j’ai proposée à mon modeste niveau a été d’essayer Slack, puis réorienté par la DSI qui payait pour, Teams, l’équivalent de Microsoft.

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Logo de Microsoft Teams

Slack et Teams sont des outils de communication collaborative. A la façon des emails, ils permettent d’échanger des messages, mais au-delà, on peut participer à des canaux de conversation (à la façon des channels IRC) et partager & modifier de façon collaborative des documents.

A ces fonctionnalités s’ajoute une touche de modernité, puisqu’à la façon des réseaux sociaux on peut facilement intégrer des emojis et des GIFs aux messages.

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Capture d’écran de l’interface Teams

Pour la mise en place de l’outil, la DSI m’a accompagné pour déployer l’outil. J’ai aussi eu la chance qu’un stagiaire soit disponible pour former les collègues qui le souhaitaient de façon individuelle. Le déploiement a pris un mois : expérimentation avec une équipe restreinte de collègues, annonce, formations individuelles au fil de l’eau. Il y a deux semaines, ça a été le lancement officiel. L’objectif est d’essayer l’outil et de faire un bilan en septembre.

Des réserves…

Si la plupart des collègues ont bien pris en main l’outil, d’autres ont émis quelques réserves, dont une justifiée : certain-es collègues n’ont pas d’ordinateur à leur poste de travail, aussi est-il difficile de leur demander de consulter Teams en plus de leur boîte email régulièrement. Ce problème est d’autant plus visible pour ces personnes que ce ne sont pas celles qui souffraient de l’excès d’emails, elles voient donc moins l’intérêt d’un outil supplémentaire. Cet outil dont un plus est aussi l’instantanéité perd de son attractivité.

Pour ne pas rester sur une note négative, un élément positif que j’en retire est l’allègement de fait des réunions par la discussion sur Teams de sujets pour lesquels il n’est pas nécessaire de provoquer une réunion. On gagne un temps difficilement calculable, mais que j’estime important.

Je ne suis pas naïf et je reconnais volontier que l’utilisation d’un outil de communication ne peut pas se suffire à elle-même : elle s’inscrit dans un ensemble d’outils de communication qu’il est parfois difficile de formaliser. Du compte-rendu de réunion imprimé au bruit de couloir, un outil comme Teams ne remplace pas les autres outils mais peut servir à fluidifier l’échange d’informations. Il peut aussi permettre de faire évoluer les modalités de la communication entre collègues avec les GIFs par exemple.

Et vous, avez-vous dans vos lieux de travail des outils de com’ interne qui vous semblent répondre aux besoins de vos collègues ?

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Les bibliothèques en Allemagne et les questions de genre

Légothèque

Légothèque a pu participer grâce à l’ABF au congrès des bibliothécaires d’Allemagne qui s’est déroulé du 30 mai au 2 juin 2017 à Francfort. Une bonne occasion de voir ce que nos collègues outre-Rhin faisaient sur les thématiques de genre.
Nous avons participé à la session « Groupe de travail sur le Genre : diversité ».
Il s’agit en fait d’un groupe qui existe grâce à la responsable de la Genderbibliothek de Berlin, qui l’anime et essaie de le faire vivre, en dehors des associations professionnelles.
De fait, ils ont réussi à créer un réseau important de centres de recherche et un réseau d’archives.
Ces deux réseaux concernent donc essentiellement les bibliothèques spécialisées, en Allemagne, mais aussi en Autriche et en Suisse.

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OpenGender Repository

Le premier réseau bénéficie d’un projet de recherche, le OpenGender Repository, lancé en 2015, qui devrait aboutir dans les prochains mois, comme son nom l’indique…

Voir l’article original 442 mots de plus

Une nouvelle revue : le Journal of Critical Library and Information Studies

Légothèque

La parution d’un nouveau titre dans le monde des publications scientifiques est souvent un événement fort. Quand un tel titre porte sur les sciences de l’information et des bibliothèques, c’est toute notre communauté qui est concernée.

Depuis 2017, c’est le cas du Journal of Critical Library and Information Studies, dont l’arrivée en dit beaucoup sur l’évolution de nos pratiques professionnelles. Les contributeurs et contributrices de cette revue en libre accès traitent des sciences de l’information et des bibliothèques en tant que Critical Librarians. Mais de quoi parle-t-on ?

Voir l’article original 612 mots de plus

Quand la ville encourage la production littéraire : l’exemple de Göteborg.

En France, les structures régionales du livre sont souvent moteurs dans l’encouragement à la production littéraire au niveau local.

En Scandinavie, les grandes villes ont souvent des Maisons de la littérature, dont Oslo et Copenhague sont de bons exemples. La ville de Göteborg, en Suède, possède elle aussi sa maison de la littérature, Litteraturhuset.

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Logo de la litteraturhus

Cet espace en centre-ville accueille toutes sortes de manifestations liées à la littérature. Je l’ai par exemple découverte à l’occasion du dernier tour de Cycling for Libraries qui passait par la ville alors qu’une soirée y était organisée.

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Vue extérieure de la litteraturhus, Google Street View.

Mais l’espace est aussi une sorte de résidence populaire d’écrivains et d’écrivaines désormais, puisqu’elle est ouverte tous les jours aux horaires de bureau à qui veut profiter de l’endroit pour des projets d’écriture. La seule demande est que l’on vienne effectivement pour essayer d’écrire ou de traduire. Comme écrit dans leur article pour annoncer ce nouveau service, il s’agit d’ « une chambre (pas tout à fait) à soi », en référence à l’essai de Virginia Woolf.

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Photo de l’intérieur de la litteraturhus

Pour le reste, tout le monde peut venir dans ce qui ressemble à un espace de co-working (wifi, café, micro-onde, vue magnifique et lieu agréable…), gratuit et sans inscription. Je trouve le dispositif étonnant de simplicité. Ce projet a été lancé comme une expérimentation, et je lui souhaite de rencontrer son public.

Je connaissais le principe des résidences d’écrivain-e-s, nombreuses en France (voir ce compte-rendu d’une conférence de la fédération interrégionale du livre et de la lecture publié dans le BBF), mais c’est la première fois que je vois une initiative aussi libre d’accès, visiblement inspirée par ce que la maison de la littérature d’Oslo a mis en place.

Pour plus d’informations, voir le site de la litteraturhus (en suédois) : http://goteborgslitteraturhus.se

Une certification LGBT pour les bibliothèques ? L’exemple de la Suède

[billet initialement publié sur le blog de Légothèque]

En Suède, l’acceptation des personnes LGBT est forte, relativement à d’autres pays comme la France [1].

Depuis sept ans maintenant, la plus grande association LGBT, la RFSL, propose une certification LGBT auprès des « organisations » dont les services publics, qui permet d’assurer que le service fait preuve d’efforts continus à l’attention des publics HBTQ (Homo-, Bisexuel-les, Trans et Queers, qui est l’acronyme consacré en Suède). Le processus permet d’attester que le service propose à ses usagers un « safe space » et des services qui leurs sont adaptés.

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Dernière visite avant fermeture définitive ! La bibliothèque 300m2 à Göteborg

La bibliothèque 300m2 est un projet original porté par le réseau des bibliothèques de la ville de Göteborg (Suède). Situé au coeur de la ville, face au centre commercial, au croisement de la plupart des lignes de tramways et à deux pas de la gare, le lieu, comme son nom l’indique, fait 300 mètres carrés.

Logo de la bibliothèque

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Comparaison de programmes de gestion de références — 5ème édition

C’est devenu le marronnier qui vous empêche de profiter de vos vacances, la parution attendue par toute la communauté des bibliothécaires, le rendez-vous des juilletistes… je veux bien sûr parler de la comparaison de programmes de gestion de références effectuée chaque année par nos collègues de la Technische Universität de Munich. Je vous en propose comme chaque année la traduction.

L’actualisation de cette année n’apporte pas de grand changement en soi, mais permet d’avoir des données à jour sur les différents logiciels de gestion de références bibliographiques disponibles sur le marché. C’est un bon complément à la page Wikipédia anglophone qui dresse un comparatif quantitatif.

Pour accéder au document au format PDF, cliquez sur l’image :

Comparaison

Comparaison de logiciels de gestion de références

http://mediatum.ub.tum.de/doc/1272837/1272837.pdf

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