Le QRcode est-il mort ?

L’arrivée des QRcodes a nourri les enthousiasmes les plus fous : réalité enrichie, connexion entre le numérique et le physique, justification du physique grâce au numérique et vice versa, médiation grâce à un transmédia, bref, les bibliothèques avaient enfin un outil adéquat pour la médiation.

QRs

Et puis, les innovations se suivant, souvent réussies pour les bibliothécaires, comme lorsque l’on pallie le manque (à l’emprunt dans ce cas) de l’exemplaire physique, comme remarqué par Charlotte Henard sur Twitter:

tous ces #QRcode est-ce vraiment raisonnable ? #bib #perios on Twitpic

On n’attendait qu’une chose : que les usagers, les lecteurs, que dis-je, nos si chers, nos si désirés citoyens et étudiants viennent flasher, qu’ils se rendent compte, que diable !
Et puis pas grand chose… Deux trois flashes, par-ci, par-là, mais globalement, une efficacité très limitée.
La documentation pour télécharger le logiciel pour flasher est là, la médiation numérique aussi (et parfois même physique, j’ai déjà pu expliquer à un lecteur ébahi à quoi ça servait, si ! si ! mais il n’avait pas de smartphone…), on sait tous qu’il n’y a rien de plus simple, et pourtant rien.

On s’est d’abord rendu compte que les étudiants, qui ne sont pas les moins technophiles des usagers en bibliothèque (enfin j’espère naïvement), ne savaient pas les utiliser (80% environ).

Cependant, savoir ne signifie pas utiliser pour autant.

Car ce billet du Brooklyn Museum a fini d’éteindre l’enthousiasme qui nous restait.
Effectivement, nous dit ce billet, après avoir expérimenté une année durant les QRcodes comme médiation, il faut se rendre à l’évidence : les gens ne viennent pas ici pour flasher. Ils viennent pour les oeuvres, pour les plaquettes, pour les visites guidées (y a-t’il des audioguides au Brooklyn Museum ?), mais pas pour ça.
Je ne cite même pas les chiffres d’utilisation tellement ils sont ridicules.

Le parallèle avec les bibliothèques, pour ma part, est vite fait.

L’article se veut optimiste, il finit en prétendant que les QRcodes peuvent servir dans le cas de manifestations occasionnelles. Et je pense qu’en effet, pour une institution comme une bibliothèque, une utilisation ponctuelle est pertinente (en plus, ça montre que la bibliothèque est branchée, alors bon…). La ville de Bordeaux avait fait une grande campagne racontant son histoire à travers les panneaux publicitaires, dont on trouve une illustration ici.

J’aurais préféré qu’ils flashent.

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17 réflexions sur “Le QRcode est-il mort ?

  1. J’aurais tendance à dire qu’il faut voir le QR code comme un point d’accès supplémentaires, à ajouter à d’autres points d’accès plus conventionnels. C’est pas compliqué à générer ça ne coûte rien et j’ai encore tendance à croire que même si l’usager l’utilise peu, ça ne peut que nous donner une image plus contemporaine et ça fait jamais de mal.

    • Hortensius dit :

      Dans ce cas ce n’est que du marketing ? Alors peu importe que le QRcode renvoie vers le site de la bibliothèque ou un autre… Je suis d’accord avec ça, mais alors pas la peine d’en faire trop (mettre des QRcodes sur les couvertures des livres par exemple ?) ni d’en faire tout le temps (mettre un QRcode sur la banque de prêt renvoyant vers un service de questions/réponses en ligne par exemple ? Essayer de flooder leur mur Facebook serait plus efficace — ok je blague).

      Et puis c’est branché aujourd’hui, mais demain ? Si on les utilise jusqu’à ce que ça soit devenu banal et qu’après on s’en sépare, on est vraiment dans une démarche de marketing, pas de médiation (mais j’ai rien contre le marketing).

  2. Je n’oppose pas les deux (médiation & marketing), je les combine. Je ne suis pas non plus partisan d’aller en coller sur tous les bouquins car le nombre de lecteurs touchés sera faible par rapport à l’investissement que ça demande. Pour autant l’ajouter sur nos supports de communications me paraît une bonne chose. Idem pour l’exemple de Charlotte avec les revues. On fait de toutes façons ce genre de support A4 pour indiquer le nom de la revue, autant l’enrichir avec un QR si on a la revue en ligne.

    Si je ne suis pas forcément un fana du QR code en tant que tel, je crois beaucoup à l’utilisation de l’espace physique pour la valorisation de nos collections numériques, et si le QR code est une solution parmi d’autres pour faire la passerelle pourquoi pas.

    Et s’il nous reste deux trois QR code qui trainent quand ce ne sera plus à la pointe du hype ça montrera qu’on reste avant tout des bib, en cherchant bien on doit déjà trouver deux trois trucs qui ne sont plus trop branchés 😉

  3. […] jQuery("#errors*").hide(); window.location= data.themeInternalUrl; } }); } hortensi.us – Today, 3:42 […]

  4. Oliburuzainak dit :

    A Bordeaux, c’est incontestablement la Bibliothèque Pluridisciplinaire qui a gagné la « battle » de QR Code : quasiment un format A4 : http://farm7.staticflickr.com/6142/6194835720_d4139af6d9.jpg

    Là où je travaille (campus de Carreire) je l’ai introduit depuis la rentrée 2011, sur la pointe des pieds, sur certains supports d’affichage nécessitants un deuxième niveau de complément d’information.
    Au Japon et en Corée, le flashage est omniprésent en animation publicitaire, mais je ne me souviens pas d’avoir vu passé d’articles professionnels comparant les pratiques des BU japonaises et de BU françaises. On a déjà vu des articles dans la presse généraliste d’information des articles annonçant plusieurs fois la mort de Facebook, je serais plutôt partisan de prendre du recul sur « l’avis de décès » du QR code. 😉

    • Hortensius dit :

      Merci pour ces commentaires (et exemples : celui de la BU pluridisciplinaire illustre parfaitement ce billet je trouve !). Il serait en effet intéressant d’avoir une comparaison avec ces pays d’Asie où les pratiques technologiques sont bien plus généralisées.

      En ce qui concerne Facebook, ceux-qui en annoncent régulièrement la mort s’opposent aux statistiques qui montrent une utilisation toujours très forte du réseau. Ce que je ne fais pas !

      Je ne connais pas le campus de Carreire, mais le tram risque de m’y emmener dès la semaine prochaine pour visiter !

  5. charlotte henard dit :

    je suis complètement d’accord avec Sylvain, pas grand chose à ajouter 🙂
    Il s’agit d’une petite comm augmentée, sans investir plus que ça, pour rendre visible nos BDD qui sont sous-utilisées (et sans sur-investir sur des résultats attendus)
    Premières constatations 15j après l’installation des affichettes:
    62 flashs en 15j (ce qui ne veut pas dire grand chose pour l’instant, mais comme on a le chiffre…)
    + des questions de la part de personnes qui ‘découvrent’ les QRcodes, et des questions sur les BDD et leur fonctionnement (pas de portabilité, accès sur place)
    En retour, on répond, on discute, on explique…bref, on fait de la médiation et cela n’a finalement pas d’autre finalité que cela…
    Si ça vs dit, je reposterai ici dans qques semaines, pour vous donner un retour plus précis

    plus généralement, à l’usage, c’est aussi avec ce genre de petits tests que l’on avance, à la fois en intra (ca compte) et avec les usagers…Pas trop de mots, du concret, du pragmatique. bref, une bricole we trust, comme dirait l’autre 😉

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  9. […] jQuery("#errors*").hide(); window.location= data.themeInternalUrl; } }); } hortensi.us – Today, 1:48 […]

  10. Veille Antic dit :

    […] Le QRcode est-il mort ? usages en bibliothèque […]

  11. Oliburuzainak dit :

    Puisqu’on parlait l’autre jour des bibliothèques coréennes et japonaises, et que le numéro à thème « international » du BBF de l’an dernier ne parlait pas du sujet du QR-code, il faudra peut-être guetter le numéro de Mars de la revue Bibliothèque (ABF). Le n° 61 sera en effet consacré au Japon.

  12. Isabelle G. dit :

    Reblogged this on Technicienne en documentation… en devenir! and commented:
    Je soulevais justement la question lors de la publication de la vidéo sur les usages des codes QR en bibliothèque!

  13. Ewan dit :

    Une collègue nous a dit : « On ne va pas mettre ça sur nos livres ?! C’est moche ! » Pas faux… De plus, bien que j’en reconnaisse la valeur ajoutée, je doute que leur usage soit suffisamment répandu pour que leur déploiement soit systématique (en tout cas dans des villes petites ou moyennes).

  14. […] du 6 mars 2012,  Thomas Chaimbault abonde également dans ce sens. Alors on peut se demander : «  le QR Code est-il mort ? ». Bien qu’il offre de nombreuses applications en bibliothèque : des infos pratiques, des […]

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