Des recommandations du catalogue à celles du bibliothécaire : doux rêve ?

Suite à ce tweet de 27point7 :

je me suis dit, qu’en tant que lecteur timide et en tant qu’usager de bibliothèque, j’apprécierais d’obtenir des recommandations adaptées à mes goûts. Sachant que l’utilisation de l’OPAC est, de façon constante, une partie de l’utilisation des services en bibliothèque, y ajouter une sérendipité guidée comme celle proposée par Amazon peut être satisfaisant.
La recommandation via le catalogue par la bibliothèque territoriale
C’est le cas de la bibliothèque de Melun, l’Astrolabe. Son catalogue propose cette fonctionnalité, et j’ai trouvé les résultats très satisfaisants à l’utilisation (concernant les BU, la société allemande Bibtip propose d’une façon qui m’a semblé plus pertinente encore ce service, que l’on trouve dans le catalogue de la BU de l’université de Munich [de] et qui fonctionne selon ce schéma très proche de celui d’Amazon ; celle-ci se targue sur son site de baser les recommandations à partir du « comportement de recherche de l’utilisateur local »,  ce qui malgré mes ignorances techniques sur le sujet s’annonce prometteur).
Elle pose toutefois des limites d’ordre juridique : si Amazon utilise dans ses recommandations l’historique de tous vos achats, la bibliothèque n’a pas le droit d’en faire autant : l’OPAC ne dresse pas un historique de vos prêts de façon à pouvoir cibler de façon aussi précise les recommandations. La bibliothèque laisse donc de facto l’usager plus libre que le vendeur, et donc davantage livré à lui-même. L’avantage de la bibliothèque se tient donc dans l’accompagnement physique. La recommandation pourra peut-être se préciser au moyen d’un historique anonymisé (je laisse tout loisir aux chercheurs du groupe LICIT de  l’INRIA pour mettre cela en place !), mais n’ira pas jusqu’à lier personnellement la recommandation à l’usager.
Cette fonctionnalité qui adapte la recommandation telle qu’elle existe dans l’échange traditionnel entre le bibliothécaire et le lecteur, saurait peut-être prolonger cet échange au-delà de la bibliothèque.
La recommandation via la bibliothèque par le catalogue
Pourquoi ne pas utiliser cette technique de recommandation sur support physique, pour tous ceux (et ils sont encore nombreux !) qui n’interrogent pas le catalogue ?
Elle pourrait par exemple être imprimée avec les tickets de reçu lorsqu’un usager emprunte ou rend un document (le statut du document est enregistré, et par la même la recommandation imprimée).

080120 misc food

Ce système se rapproche de celui mis en place par les supermarchés au moyen des cartes de fidélité : lorsque l’on fait ses courses en étant identifié, le supermarché vous propose des réductions pour la fois prochaine qui correspondront à votre historique. Si vous n’êtes pas identifié, le supermarché fera comme si et vous proposera d’après l’historique de ce passage en caisse ce que des consommateurs  qui achètent les même produits que vous auraient eu comme réduction.
Cela donnerait un reçu qui ressemble à ça : cet exemple est tiré des résultats d’Amazon, mais attention à ne pas confondre ce qu’on achète de ce qu’on emprunte car les résultats diffèrent.
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Bibliothèque municipale de Burdi Gala
Pensez à rendre ce(s) document(s)
– Amélie Nothomb, Tuer le père
Avant le : 25 décembre 2011.
Sur le même sujet, vous pourriez aussi emprunter,
comme d’autres l’ont fait :
– Amélie Nothomb, Une forme de vie
– Eric-Emmanuel Schmidt, La femme au miroir
– Amélie Nothomb, Antechrista
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18 réflexions sur “Des recommandations du catalogue à celles du bibliothécaire : doux rêve ?

  1. […] Des recommandations du catalogue à celles du bibliothécaire : doux rêve ? Suite à ce tweet de 27point7 : je me suis dit, qu'en tant que lecteur timide et en tant qu'usager de bibliothèque, j'apprécierais d'obtenir des recommandations adaptées à mes goûts. Sach… Source: hortensi.us […]

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  3. silvae dit :

    bonne idée les recommandations tangibles dans le lieu qu’est la bibliothèque! j’avais mis en place ce système dans le réseau dans lequel je travaillais : http://www.bibliobsession.net/2008/04/08/premieres-pierres-dune-strategie-numerique-pour-les-mediatheques-du-val-deurope/ aujourd’hui bien sur on pourrait travailler via des passerelles entre tangoble et numérique : le code barre le qr code ou la photo des couvertures par exemple. 🙂

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  6. Je suis très curieux en ce qui concerne l’utilisation des QR codes dans les bibliothèques, parce qu’il me semble que cela ouvre des pistes intéressantes. Y-a-t-il beaucoup de bib. qui les utilisent? De quelle manière?

    • Hortensius dit :

      Ben dans l’exemple dont je parle la BU de Munich les utilise (tu cliques dessus : une fenêtre pop-up propose de le flasher grâce à son portable).
      Je ne sais pas si beaucoup de bibliothèques l’utilisent, en tout cas beaucoup de bibliothécaires y pensent (tu as peut-être vu à la BU de Bordeaux 3 qu’il y en a pas mal qui renvoient vers le site mobile si je ne m’abuse).

      Au sujet des QR codes en général et d’un point de vue marketing, cet article très critique :
      [en] http://www.marketingmag.com.au/blogs/qr-codes-are-dead-before-they-even-began-8641/
      Assoit le fait qu’apparemment, les étudiants ne savent de toute façon pas les utiliser (1/5 seulement) :
      [en] http://www.walkingpaper.org/4392

      … Donc en l’état, je ne sais pas si c’est une mode de critiquer les QR codes, mais je suis le mouvement et reste peu convaincu.

    • Lionel Dujol dit :

      Aujourd’hui, le QR Code est certainement le meilleur moyen de dresser des passerelles entre le tangible et le numérique. Mais les QR codes n’ont jamais généré des usagers spontanés … il faut accompagner, expliquer et montrer !
      Sur mon blog : http://labibapprivoisee.wordpress.com/2011/02/01/des-documents-des-contenus-des-machines-des-hommes-et-des-qr-codes/

      • Hortensius dit :

        Certes, mais pour accompagner / expliquer / démontrer, il faut mettre en place les moyens de cette médiation, et même si vous apportez des solutions, j’ai bien l’impression que des documents comme celui-ci ne suffisent pas !!
        Il faudrait qu’en plus de ça les bibliothécaires provoquent l’utilisation (par exemple, lors du prêt, évoquer le QRcode à l’usager et mettre un mode d’emploi sur un marque-page ?), fassent une médiation plus importante, non ?
        Je ne connais que l’exemple des BU, a priori mieux fournies en usagers habitués des nouvelles technologies : est-ce à dire qu’il faut encore davantage de médiation dans les autres bibliothèques ?

        J’avais lu votre billet qui m’avait enthousiasmé, mais je n’ai pas l’impression, alors que les usagers sont bien mieux dotés en smartphones, qu’ils flashent bien davantage.
        (mais je viens de me trahir : j’utilise le mot « impression » 🙂 )

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  10. […] jQuery("#errors*").hide(); window.location= data.themeInternalUrl; } }); } hortensi.us – Today, 6:47 […]

  11. Oliburuzainak dit :

    Hé bé, ça rappelle certaines discussions de groupes de travail, sur ce qui allait devenir le futur (aujourd’hui actuel) catalogue Babord+, au DDoc du PRES de Bordeaux…

  12. Oliburuzainak dit :

    Tempête au sens d’accident météorologique, non, tempête de cerveaux oui, productive et entre gens différents mais poursuivant le même objectif.

    Ce qui a été beaucoup discuté, à plusieurs étapes, c’est la question du champ des avis des lecteurs, sur les documents. Il y avait peu de risque de « faux avis » publicitaires comme ce qui préoccupe aujourd’hui le secrétariat d’Etat à la Consommation, puisque identification obligatoire par l’ENT pour écrire ; mais psychologiquement, ça a bousculé les esprits.

  13. […] Ayant reçu une bibliothèque classiquement organisée selon la Classification Décimale Universelle (CDU), je déplorais non moins classiquement que la pluridimensionnalité de l’univers se réduisît au plan de l’étagère voire plutôt à la linéarité du rayon, même si je savais bien que derrière cette ligne des cotes s’ouvrait la profondeur presque infinie des textes et donc la pluralité des mondes retrouvée. Et les écarts des matières, cette dispersion de l’unité du savoir, je compris qu’ils étaient l’image de l’histoire des sciences. En 1985, après de longues réflexions et des discussions qui eussent pu être infinies, je créais le rayon ESSL, les ExemplaireS en Stabulation Libre. Je crois que la métaphore est toujours plus porteuse de sens et plus féconde que l'énoncé qui se veut rationnel. Des recommandations du catalogue à celles du bibliothécaire : doux rêve ? | Hortensius. […]

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