À l’occasion du congrès des bibliothécaires allemands, j’ai pu visiter la bibliothèque municipale de Nuremberg. Je vous en propose une rapide visite aujourd’hui.
Imposante, l’architecture du bâtiment situé en plein dans la vieille ville ne laisse pas indifférent, du moins c’est ce que l’on peut penser dès l’entrée de cet établissement de plus de 5 000m2.
La bibliothèque a bénéficié d’une reconstruction en 2012, ce qui a permis de revoir aussi le fonctionnement en back-office. Les retours sont effectués grâce à des automates et tous les livres vont sur une sorte de trieuse qui effectue un pré-tri entre bacs … j’aurais pu rester des heures à admirer la machine faire rouler les livres d’un chariot à l’autre.
Les couleurs vives et à la mode utilisées dans la bibliothèques contrastent bien avec les murs de béton, choix effectués par un architecte local, Kappler.
La reconstruction de la bibliothèque a été l’occasion d’un changement du système tarifaire : l’emprunt de livres (jusqu’à 50 à la fois) est désormais gratuit, et la bibliothèque comptait rééquilibrer son budget sur les renouvellements de prêts et les amendes qui sont chers. Conséquence directe, ils enregistrent 45 nouveaux usagers inscrits chaque jour et effectuent 1,45 millions de prêts par an. Autre conséquence : les inscriptions ne sont plus une source de revenus suffisante et réduisent d’autant le budget de la bibliothèque.
Du point de vue des éléments remarquables, la bibliothèque est répartie sur deux bâtiments communiquant, l’un étant un ancien couvent qui dispose d’un magnifique jardin intérieur où on peut boire un café. Car oui, il y a bien sûr un café qui m’a surpris, car il ne ressemble pas du tout à un « café de bibliothèque » mais bien à un établissement disposant de son identité propre (même s’il est aussi utilisé pour la presse internationale).
L’espace jeunesse, au dernier étage ouvert au public, propose aux enfants un espace de jeux immense, sorte de cabane-château qui rencontre un immense succès.
La bibliothèque emploie 90 personnes, toutes portant un badge… mais d’une façon que je qualifierais d’allemande ! En effet, il est d’usage en Allemagne, quand on s’adresse à quelqu’un, d’utiliser ses titres. Par exemple, si vous voulez vous adresser à un professeur d’université, ce sera Herr Prof. Dr. Dupont. On retrouve ces titres sur les courriers par exemple. Et aussi sur les badges des bibliothécaires ! Ainsi, la bibliothécaire qui m’a fait la visite, docteure de son état, avait le préfixe Dr. devant son nom. Alors qu’il me semblait que ces badges aidaient à rendre les usagers plus à l’aise pour communiquer avec les bibliothécaires, je me demande si l’utilisation des titres ne peut pas avoir l’effet inverse dans certains cas.
Il s’agit donc d’un grand établissement, dont les bibliothécaires semblent fiers, et je comprends pourquoi. Comme tout nouvel établissement, on retrouve les même problèmes partout : par exemple, une magnifique terrasse panoramique n’a toujours pas été ouverte au public, pour raisons de sécurité… « l’an prochain, peut-être », m’a-t-on dit.
Voilà déjà la fin de cette visite, elle a été rapide mais vous pouvez la prolonger sur leur site internet si vous lisez l’allemand !
[…] Nuremberg : aussi grande et flashy que l’OBA, aussi ludique que d’autres pas encore visitées… […]