La BNU de Turin

Comme beaucoup d’entre vous, j’ai profité de mes vacances pour faire du bibliotourisme. Le résultat n’étant pas aussi satisfaisant que Thomas Fourmeux par exemple, j’ai d’abord hésité à en faire état, le constat étant plutôt sévère pour l’établissement que je compte vous présenter aujourd’hui.

Di Claudio Cavallero at it.wikipedia (Opera propria) [Domaine public], Wikimedia Commons

Mais la rentrée étant propice à quelque biblioblues, je me suis dit que remarquer combien l’herbe était plus verte chez nous pourrait nous faire du bien.

La bibliothèque nationale et universitaire de Turin, donc, est située dans un établissement du XVIIIe siècle magnifique, en plein centre de la vieille ville.

Porte d’entrée de la bibliothèque

Pourtant, passé l’entrée, la destruction moderne des intérieurs, à vue de nez dans les années 60, au profit d’une architecture très an 2000 (mais en 1960), est particulièrement décevante.

Dorures en plastique, meubles bien ternes, l’ambiance est lourde : il faut dire que le jour de ma visite, il faisait 36° dehors, et je dirais minimum 35° dedans. Par conséquent (enfin, mettons…), il n’y avait quasiment pas de lecteur. Un quart de la bibliothèque (la salle des demandes de communication en magasin) a été fermée pendant ma visite, je pense en raison de la chaleur (une feuille A4 gribouillée a simplement signalé la fermeture, sans raison donnée).

La signalétique, justement, est l’élément qui m’a le plus marqué : partout, sur chaque mur, chaque bureau, des feuilles photocopiées scotchées, cornées, jaunies, intimant le SILENZIO MASSIMO, interdisant les téléphones portables, soulignant l’importance du catalogue, indiquant les toilettes d’une façon désordonnée (à gauche OU à droite, mais en passant par l’arrière : très peu clair). Voici par exemple une banque de renseignement, tapissée de ces affiches :

La banque de renseignement, prise (discrètement) en photo

Chaque porte comportait au moins 3 (7 pour la salle fermée pendant ma visite) de ces affiches.

Pour aller à la salle de consultation, il faut passer par une armada de casiers à microfiches, pas très avenants d’ailleurs… Un exemple :

hoo les jolis casiers !

En fait, l’impression globale est que la bibliothèque n’est pas du tout dédiée aux publics : l’accès normal à une salle de travail est bloqué par une barrière arrangée à la va-vite, peu accueillante. Il faut contourner et prendre une autre porte pour y accéder.

Parcours du combattant pour rentrer dans la salle de consultation : YOU SHALL NOT PASS §§§

Il faut cependant remarquer qu’il y a au rez-de-chaussée des distributeurs de boissons et de snacks. Mais là encore, il y est interdit de téléphoner (et idem, il faut respecter le silenzio massimo alors que nous sommes loin des salles de consultation).

Ce bidule permet d’appeler les usagers selon le numéro inscrit sur leur ticket… pour les placer aux tables ? On ne le saura jamais, l’appareil est cassé. (l’œil averti pourra remarquer parmi les périodiques un numéro fin 2011 de Bibliothèque(s) …)

Enfin,  j’ai été très étonné de remarquer qu’à l’accueil, après avoir demandé à visiter la bibliothèque, on m’a d’abord invité à m’inscrire avec un dossier papier, puis on m’a dit que finalement ce n’était pas nécessaire (ouf !) mais qu’il fallait que je dépose ma carte d’identité, et ce en italien : il y avait trois agents derrière un bureau d’accueil mais il ne parlaient que leur langue[1] et surtout, il n’avaient pas d’ordinateur ! Vous me direz, si l’inscription se fait avec un dossier en papier, pourquoi s’embêter avec un ordinateur… Ces trois agents, bien que très sympathiques, n’étaient pas occupés, à mon arrivée et à mon départ, et sans ordinateur, on fait difficilement illusion !

Comme quoi, on a tendance à rêver d’ailleurs (surtout en vacances) mais on est peut-être pas si mal en France [2]!

[1] Dans une bibliothèque à caractère national et universitaire, il me semble incroyable qu’on ne puisse pas faire un accueil dans une autre langue que l’italien… Je plains leurs étudiants étrangers !

[2] Ce billet n’est pas un rapport de l’IGB … Je sais qu’il est très facile de critiquer ainsi, d’un regard, une bibliothèque que l’on ne fréquente pas. Toutes les bibliothèques ont des défauts, et a contrario j’ai aussi pu visiter de magnifiques bibliothèques en Italie.

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