Non mais sérieux, il faut un concours pour être bibliothécaire ?

Je parlais il y a peu à une amie, et lui annonçais plein de fierté que j’étais admissible au concours de bibliothécaire d’Etat. « Sérieux ? Il faut un concours pour faire ce que tu fais ? »

J’aurais pu me dire sur le coup que je venais de perdre une amie qui se fiche de ma vie, mais franchement, à part les bibliothécaires, qui soupçonne le travail qu’ils font ? J’ai donc voulu lui expliquer sans jargonner ce que je faisais quotidiennement en tant que contractuel dans une BU.

send_match_pic2

Bibliothécaire, un métier qui fait tant fantasmer... (par Kathy Ellison sur FlickR — Licence CC-BY)

Je range !

Hé oui, tant qu’il y aura des livres de papier, il faudra des petites mains pour les ranger… Alors tous les livres consultés et non rangés, retournés ou mal rangés, je les mets à leur place, et je les remets à leur place quand ils ont mal été rangés. Mine de rien, ça peut être très chronophage.

J’équipe !

Avant d’être mis en rayon, tous ces livres de papier doivent être protégés puisqu’ils sont destinés à passer entre de nombreuses mains, et aussi rendus consultables : une étiquette sur la tranche pour la cote, un anti-vol, etc.

Je sers au public !

Si les usagers ont des questions, il peuvent venir mes les poser : j’assure chaque jour des plages de service public, c’est-à-dire que je suis à un bureau avec mon ordi, ma bippeuse et mon démagnétiseur, prêt à aider. C’est aussi à cette occasion que je vais en réserve chercher des livres qui ne sont pas en libre-accès.

Je prête !

C’est sur ce temps là que je prête des livres. Dans ma BU nous n’avons pas d’automate, alors le prêt est assuré manuellement. Comme il n’y a pas toujours du monde, je profite de ces moments pour faire ma veille.

J’apprends !

Par veille, j’entends lire tout ce qui s’écrit sur la toile concernant les bibliothèques : innovations et réflexions, surtout. J’essaie de me documenter le plus possible, mais la priorité de ces moments là est de répondre aux besoins des usagers, donc ma veille est souvent incomplète. C’est notamment par ce biais que j’apprends sur mon métier et ses évolutions. L’apprentissage, comme dans beaucoup de professions, est très important : des ateliers de formation ont lieu régulièrement et j’y prends part, comme auditeur ou comme animateur.

Je recote ! et je désherbe !

Bon, pour faire très court : pour harmoniser les cotes qu’il y a sur les livres, la BU change de système. Ce nouveau système est assez différent : il faut donc attribuer une nouvelle cote à chaque livre. ça en fait un paquet. Je m’occupe quotidiennement de ceux de la collection de philo. Par exemple, le philosophe Hegel qui était classé avec la philosophie allemande sera classé dans la cote « corpus des philosophes modernes » du nouveau système.

On ferme !

J’ouvre la bibliothèque, je la ferme… dans ma BU, on a pas de micro ou de haut parleur, seulement des sonnettes qu’on utilise frénétiquement deux fois avant de fermer chaque soir. Loin d’être idéal, ce système est extrêmement ritualisé : une fois sonné, on ferme les stores pour insister sur la fermeture imminente, puis on va voir les usagers pour leur demander de bien vouloir se diriger vers la sortie. Je fais bien le tour de la salle où je suis avant de partir, histoire de n’oublier personne dans les rayons (ou les toilettes).

Je webcommunique !

La BU se met au web 2.0, et je prépare avec d’autres la mise en place d’un blog, d’une page Facebook, d’une page Twitter, etc. Parce que, justement, la communication n’est pas toujours notre fort (au point qu’on arrive même pas à laisser voir ce qui occupe nos journées), on y travaille.

Et j’en passe !

Je ne te parle pas de tout (catalogage, acquisition, prêt entre bibliothèques, et caetera ad nauseam), je vois bien que tu en as déjà marre, mais tu vois que les tâches, à mon humble niveau, sont déjà très diverses.

Alors imagine si j’ai le concours !

Publicité

8 réflexions sur “Non mais sérieux, il faut un concours pour être bibliothécaire ?

  1. « Alors imagine si j’ai le concours! »
    Ne t’inquiète pas, à l’ENSSIB il y a une formation baby foot très performante!

  2. […] background-position: 50% 0px ; background-color:#35405a; background-repeat : no-repeat; } hortensi.us – Today, 9:58 […]

  3. Oliburuzainak dit :

    Bonne pédagogie ! Les non-professionnels (et parfois des candidats externes aux concours bien mal inspirés) imaginent que l’on est missionnés par l’Etat pour …lire. 😉

  4. Marie H dit :

    Variante quand j’étais à l’ENSSIB : « il faut une formation pour ranger des livres ? », oui, oui un peu plus que l’alphabet …
    Bon courage pour l’oral

  5. […] background-position: 50% 0px ; background-color:#222222; background-repeat : no-repeat; } hortensi.us – Today, 3:43 […]

  6. mediatoc dit :

    Non mais, sérieux, on peut faire plein de trucs sans concours, et ne rien faire avec (ou grâce à) un concours. Donc, votre emploi du temps ne répond pas à la question posée.

    • Ha, on peut travailler en BU sans concours ?
      Dites-moi tout, ça m’intéresse 🙂

      Edit post-concours : effectivement, il est possible de travailler sans concours, mais ça reste l’exception qui confirme la règle…

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s