Jusqu’où peut-on aller dans la vie privée de l’usager ? Et comment trouver les étudiants sur Twitter ?

Il m’arrive de chercher sur internet des informations sur les usagers qui viennent à la BU, en particulier pour les enseignants, afin de connaître leurs domaines de recherche surtout. La semaine dernière, après avoir discuté avec un étudiant, je googlise son nom et je tombe directement sur son compte Twitter. Je m’y abonne. En terme de déontologie, je me demande quelle est la limite de cette entreprise : pister le lecteur est-il ainsi autorisé ? Emprunter des livres à la bibliothèque vous condamne-t-il à risquer d’être suivi par un bibliothécaire ?

FB 5

De cet état de fait j’ai trouvé de bons comptes Twitter à suivre, puisant dans ses abonnés d’autres étudiants de l’université où je travaille. Signe que pister à grande échelle est d’un grand potentiel pour une bibliothèque à la recherche de lecteur et de followers.

Etant donné que dans son compte lecteur j’ai déjà pas mal d’informations (adresse postale, adresse mail, téléphone, …), ne pourrait-on pas ajouter au formulaire d’inscription un champ de type « réseaux sociaux », qu’au même titre que le mail l’étudiant pourrait renseigner ? (En plus, ce champ remplacerait parfaitement le « téléphone fixe » que si peu d’étudiants ont, hormis celui de leurs parents …)

Et puis nous pourrions automatiser l’abonnement à tous ces étudiants, de façon à ce qu’ils nous suivent en retour s’ils le souhaitent et que la BU ait plein de followers Twitter et beaucoup d’amis Facebook. A l’instar des entreprises privées, il s’agirait de récupérer davantage d’informations personnelles pour les valoriser au mieux (j’ai conscience que dit comme ça, j’ai l’air d’un requin – mais je ne parle pas de les monétiser !).

Mais cela pose aussi la question de la personne en charge de la communauté provoquée : s’il y a quelqu’un en charge de l’animation (le service aux publics ?), il doit aussi être en charge de l’animation sur internet, ce qui n’est peut-être pas toujours le cas actuellement en bibliothèque. De plus, cette personne ne saurait le faire de façon personnelle, sur un compte personnel comme je l’ai fait, passant d’une relation professionnelle à une relation privée et, surtout, privant la BU de ce follower lorsque je la quitterai. Se pose ainsi la question de la pérennité de ce réseau.

Du moment que nous sommes sur cet espace et que les étudiants le sont également, pourquoi ne pas organiser (ou plutôt provoquer) officiellement la rencontre ?

Épilogue : Bon, en fait, l’étudiant auquel je me suis abonné travaille en tant que contractuel dans une autre bibliothèque du réseau : tel est pris qui croyait prendre !

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3 réflexions sur “Jusqu’où peut-on aller dans la vie privée de l’usager ? Et comment trouver les étudiants sur Twitter ?

  1. Oliburuzainak dit :

    Les gens ont souvent plusieurs identités numériques, compte/profils privés ou publics, perso ou pro ; surtout pour un personnage public comme un universitaire. Dans ce cas-là, la question ne se pose pas pour moi, un profil public ou « corporate » est suivable et contactable.

    Sur les réseaux sociaux, à titre personnel je ne suis que les groupes et pas les individus (pages FB d’assos, forums étudiants) pour me tenir au courant de l’actualité de mon environnement et voir le feedback que la BU (qui suit souvent l’adage « pas de nouvelles, bonne nouvelles »). Je le fait en bonus, sans que ça soit lié à l’organigramme fonctionnel de la BU (personne en charge de la veille sur le public, et ça a encore été moins imaginé venant d’un magasinier).

    La question est intéressante, mais comme je disais il y a quelques jours sur le blog de Bertrand Calenge à propos d’un tout autre débat d’actualité, il faut aussi imaginer que dans certains établissements, on ne se pose même pas cette question car on ne connaît les outils que de nom chez les décideurs, voire connus comme étant des gadgets ou des « jeux » (je dois parfois faire le témoin de bonne moralité auprès de collègues ou de cadres, pour éviter qu’une étudiante se fasse virer d’un poste informatique parce que non, elle ne joue pas, et oui, il y a des groupes de révision sur FB). 🙂

    Sinon, en tant qu’outil, -et a priori- je suis moins convaincu par l’utilité de Twitter que de Facebook pour le suivit des environnements lecteurs. En terme chronotique, Twitter est plus dans le temps du journalisme que dans le dans le temps universitaire. Mais je peux changer d’avis si on me fait la démonstration du contraire…

  2. Oliburuzainak dit :

    « suivi ». LOL Je devrais me follower moi-même, pour commencer, LOL !

  3. Oliburuzainak dit :

    Sur la question organisationnelle qui nous intéresse nous, de savoir qui prend en charge ça sur organigramme de BU, je ferais la même réponse que sur le blog de Livre-arbitre le mois dernier : ça ne peut être qu’un travail collectif d’une équipe.

    Dans un organigramme traditionnel de répartition des tâches, y intégrer ce suivi est quelque chose de trop chronophage pour y réalisable par une seule personne. De plus j’estime la culture administrative de la peur de l’erreur paralysante ; pour un faible risque de doublon d’info ou de fail, j’estime préférable de confier l’accès et l’entretien de page FB à plusieurs personnes, même s’il faut bien un référent.
    C’est comme ça que je fonctionne dans mon travail associatif dans les réseaux sociaux depuis 2008, et les erreurs de communication (doublons de statut ou de photo, annonce prématurée, distortion d’information, nettoyage de mur trop tardif, polémique de sur-interprétation, etc., etc.) ont été peu nombreuses.

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